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mirae
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25 mars 2006

Un vendredi à Paris

Je me demande comment vous faites, vous les parisiens, pour supporter quotidiennement, matin et soir, ces embouteillages qui encombrent l'abord de Paris. Je suis allée chez vous ce vendredi pour assister à un congrès médical. Non, je ne suis pas médecin... Je suis la petite main gratte papier "employée aux écritures" qui est venue prêter main forte à l'accueil des congressistes. Il nous a fallu plus de deux heures et demi pour arriver à bon port... pourtant il n'y avait que 150 km à couvrir... Trois quart d'heure pour faire 5 km ! Nous avons du partir à 5h30 le matin pour espérer arriver à 8h00. En fait nous sommes arrivés plus tard. Je me suis dit alors que je ne pourrai plus vivre dans cette jungle et que je n'appréciais que davantage ma province. Nous avons tous été à la même enseigne vendredi, les congressistes arrivant de toute la France, les inscriptions et la distribution des programmes s'est faite sans bousculade, au fur et à mesure des arrivées.

Ce congrès nous l'organisons annuellement et je m'implique tout particulièrement dans son organisation depuis plusieurs années, contrairement à mes collègues qui me regardent peut-être d'un mauvais oeil plein d'une certaine jalousie parce qu'alors je fais l'objet de certaines attentions, d'un certain intérêt, alors qu'elles continuent leur travail quotidien, pas dévalorisant pour autant, il est le mien aussi, juste quotidien, et ces regards me gènent.

Pourtant je l'aime bien ce petit congrès. Il me permet de voir les gens pour qui je travaille avec un autre oeil, il me permet de revoir certains de ceux qui ont fait leur internat chez nous, il me permet de cotoyer certaines personnes inattendues.

C'est ainsi que j'ai fait la connaissance de Pétronille, prénom peu commun pour une personne peu commune, parisienne à l'allure provinciale, passionnée de nature, de chant et de tricot, énergique et simple, ouverte et efficace avec quelquechose de pur, parfaitement sain qui se dégage d'elle. Une fille qui n'avait rien à faire ici, qui est venue simplement parce qu'elle le pouvait, par amitié.

C'est ainsi que j'ai pu échanger quelques mots avec un philosophe qui était là parce qu'on l'avait invité à présenter une communication et qui se sentait plus à l'aise assis entre Pétronille et moi qu'au milieu de l'assemblée médicale qui était à côté, dans la salle des conférences. Un homme d'une bonne soixantaine d'années, la simplicité personnifiée, presque timide alors qu'il est en son domaine un puits de science, écrivain invité dans le monde entier pour présenter son travail, personne fascinante qui nous parle de la Colombie qu'il aime et où il se rend réguilèrement.

C'est encore Luc que je n'avais pas revu depuis trois ans, depuis le dernier congrès parisien, qui nous a quitté il y a une dizaine d'années pour aller s'installer dans le sud-ouest, que je retrouve égal à lui-même, comme il était quand il travaillait encore chez nous, qui malgré son statut lui aussi est resté très simple alors que d'autres arrivent avec un magnifique déguisement de médecin libéral installé... bref....

Ce sont ces visages que je mets sur des noms, ce sont ces chirurgiens qui font un travail extraordinaire , c'est aussi l'arrogance de certains représentants de laboratoires médicaux, probablement les plus détestables.

Le déjeuner était sous forme de buffet, debout... je n'appelle d'ailleurs pas ça déjeuner, mais grignotage, c'était des amuses-gueule ni plus ni moins... 50 Euros par personne ! c'est probablement le prix à payer pour le temps passé à rouler et piquer chacune des petites bouchées offertes, délicieuses ceci dit mais avec un gout de "pas assez". De toute façon je n'ai pu y rester qu'un bon quart d'heure, il fallait que je sois rentrée dans l'aprés-midi. Retour dans la marée des voitures sur le périph pour enfin arriver à l'autoroute où la circulation est plus fluide. En arrivant je me suis jetée sur le premier patissier venu, j'avais trop envie d'un pain aux raisins....

Mais ne vous y trompez pas, j'aime Paris.

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Commentaires
M
Berlioz > Ta réflexion sur les transports en commun c'est celle que je me suis faite en voyant filer à côté de nous les bus dans leur voie... d'ailleurs j'en ai empruntée une par erreur et je me suis dis aussi qu'il valait mieux avoir deux roues que quatre à Paris. Pour le reste, c'est vrai que ces gens là aiment les beaux endroits, mon congrès se passait au Val de Grâce et il est vrai que la musique ou en tout cas les arts d'une façon ou d'une autre sont presque toujours présents, il y a toujours un programme "accompagnant" (culturel) dans les congrès médicaux.<br /> <br /> Dia> >Bienvenue au club des ex-parisiens temporaires. L'apéritif dinatoire n'a jamais aussi bien porté son nom que vendredi, tu peux me croire...
D
Tu m'as fait sourire et j'ai repensé à l'année que j'ai passé à Paris il y a 11 ans...<br /> J'apprécie toujours mes petites visites à la capitale mais pour rien au monde (sauf une opportunité asiatique) je ne délaisserai mon chez moi provincial!<br /> Je nomme ce genre de buffets des "apéritifs dinatoires".
B
Les parisiens, les vrais, les purs et durs qui le peuvent habitent le plus près des murs et n'ont pas de voiture; il utilisent les transports en commun qui, s'ils ne sont pas rapides, vont plus vite que les automobiles.<br /> <br /> Au sujet du congrès, j'ai participé il y a deux ans au buffet du congrès des chirurgiens pédiatriques dans un merveilleux endroit, un réservoir d'eau (vide) du 18ème siècle. J'y faisais des interventions musicales avec trois de mes amies (toutes des filles) pour des gens qui venaient plus parler boire et manger qu'écouter nos divagations à la flûte à bec. Seul un d'entre eux, qui était venu nous parler lors de l'apéritif était attentif et aplaudissait frénétiquement pour nous encourager. Nous avons été écoutés au dessert, les convives étant repus et un peu ronds avaient sans doute moins de choses à se dire. Mais c'est un très bon souvenir pour moi.
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