Mon Noël
Voilà Noël 2006 est passé, rendez-vous à l'année prochaine. Ce sera mon tour de recevoir la famille, en tout et pour tout nous serons 9 dont trois enfants en bas âge si les choses n'ont pas évolué dans la vie de ma soeur ou la mienne.
Comme à chaque fois que l'on se voit, je reste sur une impression de frustration. Bien sûr les trois petits bouts sont un enchantement pour nous tous, mais comme les choses que nous disons restent dans le vague, le banal, comme nous avons du mal à nous parler, comme je trouve cela dommage. Peut-être manque-t-il quelqu'un pour combler ces silences parfois que l'on peine à remplir, je ne sais pas. Je rêve de conversations où l'on referai le monde, je rève de conversations à bâtons rompus, je rêve de franches rigolades, je rêve... il n'en est rien. Au lieu de cela, nous disons et redisons des choses que l'on sait déjà.
Mon frère et sa petite famille, un bonheur évident, même si ma belle-soeur n'est pas très bavarde et parfois me met mal à l'aise parce que justement je ne sais pas trop ce qu'elle pense. Ma soeur, probablement encore plus seule que moi, qui n'a d'horizon que son job qui prend toute sa vie, occasionne ses angoisses, avec ses regards froids et ses petites réflexions acerbes. Mon père, toujours d'humeur égale que la surdité éloigne parfois de nous et que le plus petit, à peine plus d'un an, ne cesse d'attendrir par ses sourires et ses petites attentions à son papy. Maman et sa dépression hivernale qui voudrait cacher ses angoisses, parfois l'eau remplissant ses yeux, insatisfaite d'elle même, sans cesse à comparer sa situation à d'autres qu'elle considère plus enviables. Et moi... au milieu de tout ça qui suis là, avec mon mal vivre aussi, qui souris, qui comme chacun joue avec les enfants, essaie de maintenir une conversation tout en ménageant les susceptibilités de chacun, moi qui les aime tous.
Pas toujours simple, pas toujours ressourçant la famille. Souvent je suis contente de voir arriver le moment où l'on va se quitter, c'est terrible d'avoir à dire ça mais c'est pourtant ce que je ressens, le moment où je vais regagner mon petit chez moi... seule, frustrée par ce qu'on n'a pas réussi à se dire cette fois encore, mais soulagée de n'avoir pas à prolonger cette drôle d'ambiance familiale.
Et quand je rentre chez moi, je suis dans mon monde, mon monde me parait différent, je m'y sens mieux, je n'ai pas dis bien. Je crois qu'en fait nos vies ont pris des directions différentes et qu'on a du mal à se rejoindre aujourd'hui, nous restons sur ce que nous connaissons sans réussir vraiment à nous ouvrir en tout cas pas comme j'aimerais.
J'avais commandé un fiancé pour ma soeur et moi, le père-Noël cette année encore n'a pas lu ma lettre. J'ose espérer que je n'aurais pas à rééditer cette note l'année prochaine.
A vous toutes et vous tous, blogueuses et blogueurs, j'espère que votre Noël aura été réjouissant.