Un samedi soir comme un autre jour
J'ai envie de vous écrire ce soir, j'ai envie de sortir quelques mots de ma tête. Je n'ai pas de brouillon, je ne sais pas très bien quels mots vont sortir, je ne sais même pas par quoi commencer. J'ai juste envie d'écrire, parce que je crois qu'écrire me fait du bien... Je crois...
Alors je vais continuer à taper des mots sur le clavier, je pense que les phrases vont s'enchaîner, on verra bien ce qu'il en ressortira.
Je suis si SEULE. Solitude que je ne supporte plus et pourtant aller vers les autres me demande tellement d'efforts, la solitude est tellement confortable après tout. Ce soir, par exemple, si l'esprit de cette solitude ne m'avait pas tant envahie depuis tant de mois, d'années... mon téléphone aurait certainement sonné, j'aurais certainement sollicité mes amis, pour ne pas rester enfermée dans cette p... de solitude. Au lieu de ça, je suis seule devant mon écran, prisonnière du vide que j'ai créé autour de moi, de ce vide que je n'ai jamais su remplir.
Moi qui révais quand j'étais ado d'une grande maison pleine de vie, d'enfants et d'amis, moi qui à l'époque n'imaginais pas que passé 40 ans j'en serais encore là, moi qui croyais que comme la plupart des gens j'aurais un amoureux pour la vie, je n'ai jamais dépassé deux ans de vie commune et encore, ça n'est arrivé qu'une fois... il y a une petite vingtaine d'années. Pourquoi ? Souvent je me demande pourquoi ça, qu'est ce que j'ai fait à qui pour être aujourd'hui aussi seule, pour crever de cet ennui ?
J'aime les bavards, ils remplissent mes vides. Parce qu'il ne suffit pas d'être entouré, encore faut-il être là avec ceux qui vous entourent, c'est pour ça que ma relation aux autres se fait toujours dans l'effort.
Pourquoi je n'arrive pas à rencontrer celui là qui devrait normalement être là, quelque part ? Comment le pourrais-je ? Il ne va pas venir sonner à ma porte, ça je le sais. Mais j'ai peur de le rencontrer, j'ai peur du lendemain de la rencontre, j'ai peur de son avenir ou de son non-avenir. J'ai peur de me tromper, j'ai peur de ne pas être aimée, j'ai peur de ne pas aimer, j'ai peur qu'une vie à deux soit encore plus difficile que cette vie où je m'endors. Si vous saviez comme j'ai besoin de cette épaule pour poser ma tête, de cette main pour prendre la mienne, de ces bras pour me protéger, de cette chaleur pour réchauffer mon coeur et mon corps, de ces sourires qui répondraient au miens, de ces lèvres pour m'embrasser, de ces yeux pour me regarder, de ces mots pour les partager, si vous saviez comme j'ai besoin de vivre à travers tout ça, d'avancer avec ça. Aujourd'hui, ma vie n'avance plus. Les jours passent inéxorablement, je ne sais plus comment changer les choses.
Je voudrais que ce soit facile, évident, indubitable, réciproque.
Au lieu de ça, il faut jouer un rôle, faire comme si tout allait bien alors rien ne va, faire comme si j'étais bien dans ma peau, bien dans ma vie pour ne pas faire trop peur. Le coeur n'y est plus. Où est parti mon ange gardien ? Pourquoi ne me donne-t-il plus l'énergie ? Pourquoi me laisse-t-il aller à mes faiblesses, mes addictions, mon mal-vivre ? De quoi suis-je punie ? Pourquoi m'oublie-t-on dans mon coin ? Pourquoi ? J'ai longtemps cru que j'avais une bonne étoile... mon étoile ne brille plus.
Ces quelques mots écrits finalement ne me soulagent pas, ma peine est inchangée.
Je vais essayer tendre mon filet sur une autre toile maintenant, essayer de communiquer ailleurs, mais je ne sais pas ce que j'y trouverai, ce que j'ai envie d'y trouver, j'ai juste besoin de savoir que je ne suis pas seule derrière mon écran, que peut-être quelqu'un aura envie d'échanger quelques mots avec moi, je répondrai, un dialogue est peut-être possible, mais quoi de plus ?