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mirae
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11 novembre 2005

Un début, en vrac

Je suis allée à l'école du village, comme tous les autres. Une institutrice unique. J'ai appris à écrire avec un encrier et un porte-plume. Je garde de mes 10 premières années un souvenir chaud et rassurant, rempli de sourires, de simplicité, de joie de vivre, à l'abri de toute agression, de tout stress, un nid, un cocon ce village. Mes amis de l'époque, aujourd'hui perdus de vue, des souvenirs communs dans nos têtes et au bout du compte des parcours tellement, tellement différents pour chacun de nous. Comme quoi tout est possible, on est tous partis du même endroit, comme quoi j'ignore pourquoi je suis restée à la traîne.

Catherine, Caroline, Sophie, mariées, à ma connaissance toujours mariées, chacune a des enfants, les deux premières parisiennes, Sophie a fait sa vie pas très loin. Patricia, mariée, divorcée, remariée, mère elle aussi, parisienne elle aussi, elle a ensuite migré vers le sud-ouest. Secrétaires, fleuriste, mère au foyer, vendeuse, banquière... Isabelle, ma soeur... j'y reviendrai ailleurs. Carole, plus jeune, mariée, maman, elle aussi est restée par ici. Manu, il a repris la ferme, comme Bertrand et Freddy avec chacun leur héritage, surtout celui de l'esprit de chacune de leurs familles. L'autre Freddy, passé là quelques années, je ne sais pas ce qu'il est devenu. Alex, marié à une suédoise, aujourd'hui parti vivre en Suède. Etienne, resté là lui aussi, mais différent, marié deux fois, à nouveau en couple et autant d'enfants, parcours hors de nos chemins balisés. Claire, plus jeune, elle a "une vie normale", je crois. René, qu'est-il devenu ? Il avait mon âge, j'ignore tout de lui. Et puis les autres, un peu plus vieux,  et les autres encore un peu plus jeunes. Mon petit village.

Combien j'ai adoré nos centres aérés, nos jeux, les camps, les fêtes de fin de centre.

J'en garde le souvenir  d'une vie sans histoire, pleine de naïveté, remplie de nos jeux dans les étables, les greniers, les hangars, les ruelles, ignorant tout du monde, comme si j'avais été surprotégée, comme s'il y avait eu des murs autour  du village, comme si le monde n'existait pas, comme si je ne devais rien savoir d'ailleurs, comme si seule la vérité de ma famille et de mon village existait.

Un jour l'édifice s'est fissuré, j'avais dix ans, je rentais en 6ème....

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Commentaires
M
Pourquoi ? Le collège t'a séparé de tes amis villageois ? Etre confronté au monde des "grands" peut être douloureux, mais si enrichissant !
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