Quelques mots
En ce temps là je mettais quelques mots sur une feuille et j'essayais ensuite de les assembler. Selon l'humeur du moment, ça pouvait donner ça :
Chaque fois qu'une pendule s'arrête quelque part
J'ai besoin de prendre ma guitare
J'ai besoin de remettre les pendules à l'heure
Avant que n'arrive la peur
Chaque fois qu'un coeur s'éteind
Au crépuscule d'un matin d'hiver
Je voudrais marcher sur le chemin
Pour oublier de l'avoir découvert
Chaque fois qu'une cigarette s'écrase dans un cendrier
Chacun sait que le temps a son poivrier
Pour repartir il faudrait la rallumer
Ça sert à rien de vouloir se cacher
Tous ces paquets cadeaux, ça sert à quoi ?
Il y a toujours un Dieu dans la foi
Les enfants qui marchent dans la rue en chantant
Ont-ils perdu celui qui les rendra vieux, le temps ?
Les loups ne seront jamais au pouvoir
Mais regardez les pour les apercevoir
Ils sont là autour de nous, ils nous guettent
Ils préparent le jour de la grande fête
Partout dans le monde des hommes pleurent
Et des poêtes à lunettes piétinnent les leurs
Ils n'ont pas tous un coeur à portée de main
Des colombes deviennent pigeon avant le matin
Des chasseurs affamés leur tirent dessus
Parce que de la blessure il faut sortir le pus
Les fables que l'on invente n'ont jamais existé
Il suffit d'un peu de mémoire pour les raconter
Des prêtres chinois observent le monde
Sous le feu de la flamme les bougies fondent
Les papiers à cigarette deviennent fumée
Ne parviendront jamais à l'éternité
Et même si rien n'est impossible
Peut on imaginer que tout est possible
La peur rode autour de nous en même temps que les scandales
A-t-on déjà vu un homme à cheval
S'enfuir au devant du présent pour oublier le passé ?
Non, parce que la guerre a toujours tout rasé
23 décembre 1983