Caliméro

J'étais partie pour écrire sur le temps qui passe, l'idée avait germé ce matin dans ma tête, j'avais même écrit quelques mots pour les retranscrire ici ce soir et puis finalement c'est d'autre chose dont je vais vous parler.

Mon travail peut m'amener, entre autre, à assurer l'accueil des patients à la consultation. C'était ma place cet après-midi et la consultation était plutôt chargée, c'est le moins qu'on puisse dire. C'est malheureusement de plus en plus souvent le cas, plusieurs patients sont inscrits à la même heure pour pouvoir palier aux urgences qui ne manquent pas dans ce service de chirurgie et de cancérologie. Manque de personnel à tous les niveaux, du médecin à la secrétaire, en passant par l'infirmière.

La file d'attente devant moi ne diminue jamais, il faut être rapide et efficace. On travaille vite et mal à mon sens. Les patients ne devraient pas être accueillis de cette façon, il me faudrait plus de temps à passer avec chacun d'eux, ils ne devraient pas attendre comme ça. Mais je n'y peux rien. C'est malheureusement comme ça et contre mauvaise fortune je fais bon coeur, je fais le maximum pour que les choses se passent le mieux possible. Ah oui... j'oubliais, le téléphone qui ne se soucie pas de savoir si on est déjà occupé et qui sonne, qui sonne sans arrêt, auquel il faut répondre entre deux dossiers à préparer... Bref, voilà à peu près la situation.

Et c'est en fin d'après-midi, alors que la tension se relâchait, que la file d'attente avait disparu et que la salle d'attente se vidait que je me suis vue injustement agressée. Injustement, c'est vraiment comme ça que j'ai pris la chose. Les deux derniers rendez-vous, fixés à la même heure. Le premier arrive, une maman avec son grand fils ado et quelques minutes après, le deuxième, une autre maman, jeune avec un bébé dans les bras. Et voilà que maman-bébé et appelée avant maman-ado !.... Et là c'est un déchainement de maman-ado vis à vis de la personne qui l'a accueillie (moi...) qui est forcément responsable de cette erreur. En réalité, je n'avais pas vu ce qui s'était passé et j'ai été surprise de cette subite agressivité. J'ai essayé de trouver une explication dans le calme, mais ça n'a fait qu'attiser la colère de maman-ado. Je ne comprenais vraiment pas pourquoi tant d'agressivité aussi brusquement et là, c'est vrai, je n'ai pas réagi comme j'aurais du, plutôt que d'essayer d'apaiser les choses, ce qu'à la réflexion je ne suis pas sûre d'arriver à faire, j'ai pris maman-ado de haut. Je me suis alors vue reprocher d'avoir sciemment fait en sorte de faire passer avant elle maman-bébé, et de surcroît blanche, alors que bien entendu, elle, maman-ado noire, ne pouvait que passer après. J'étais taxée de raciste ! J'ai trouvé cela totalement injuste et tellement loin de moi. Rien n'y faisait, finalement je me suis tue et puis c'était l'heure de partir, j'aurais déjà dû être  partie depuis trois quart d'heure....

Comments

[berlioz]

On ne peut pas demander à une personne d'avoir toujours la réaction qu'il faut au moment où il faut, surtout à l'issue d'une (longue) journée de travail; je ne pense pas que tu aies quoi que ce soit à te reprocher.
Je me souviens d'avoir râler parce qu'un gars me bousculait plutôt fortement dans le métro et m'ettre fait traiter de racisme pour la même raison, tout aussi stupide. Malheureusement, nous payons les excès de générations passées, même si j'en ai assez de devoir me justifier à chaque fois.