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mirae
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11 juin 2006

Parler

J'ai une grande capacité d'écoute des personnes que j'aime, des personnes que j'estime.

Elle est capable de parler sans discontinuer des heures entières et je suis capable de l'écouter sans pouvoir placer un mot... J'exagère à peine. C'est un flot de paroles où les choses sont dites, et redites autrement, avec force détails et précisions pour être sûre de faire passer la bonne émotion et l'émotion passe.

Déjà plus d'une heure hier soir, j'allais dire seulement une heure, mais c'est bien parce que je devais partir, la conversation a redémarré vers midi et demi aujourd'hui quand elle m'a rappelée. Elle s'est prolongée, entrecoupée, jusqu'à 18h00.

Je pense qu'elle m'a parlé environ cinq heures cet après-midi. Après avoir explosé mon forfait téléphone, elle a dynamité le sien avec, pour finir, cette petite phrase qui m'a vraiment touchée : "Mais je m'en fous de ce que ça va me coûter, ça n'a pas de prix la conversation que je viens d'avoir avec toi".

Quelques petites choses la concernant m'avaient alertée ces derniers temps, des rendez-vous loupés, des petits messages lancés, restés sans suite et pour finir ce "J'me casse à la campagne ! Je pète une durite !" Ce à quoi je lui ai répondu que ma porte lui était ouverte... au final c'est le téléphone qui était ouvert.

Cinq heures à me parler d'elle, à m'exposer le problème en entier, introduction, développement : thèse, antithèse, synthèse. Elle attendait ma conclusion.

Moi : "Tu voulais me demander quoi au juste ?"

Elle : "Eh bien..... ce que tu pensais de tout ça"

Un imbroglio de vie dans laquelle elle trace son chemin, une vie qui n'a jamais été simple, aujourd'hui un couple à la dérive, qui se déchire, deux enfants, le premier est autiste, une séparation pas encore effective et la confusion des sentiments quand par ailleurs un autre homme éclaire sa vie, ses rêves, son imaginaire. Je l'ai écoutée me raconter tout ça, même si j'en connaissais déjà une bonne part.

Je crois qu'elle allait mieux, que la tempête qui ravageait sa tête s'était calmée, quand elle a raccroché. Nous nous sommes dit "au revoir, à demain"... Ah oui, parce que dans tout ça elle n'a pas pu me demander comment j'allais ni ce qui se passait dans ma vie.... Euh demain je pense que nous essaierons de dialoguer par messagerie, si la frustration qu'engendre ce type de communication nous le permet et si je ne finis pas par craquer en sautant sur mon téléphone.

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Commentaires
C
Tu sembles avoir ce grand don qu'est l'écoute inconditionnelle. Ce n'est pas la première entrée que je lis à ce sujet<br /> (mais dis-moi, as-tu toi une ou des personnes qui t'écoutent VRAIMENT?)
T
Un petit mot découvert chez Loup Blanc : "Parler est un besoin, écouter est un art..." :-)
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